SYNDROME DU NEZ VIDE

Une turbinectomie et une septoplastie

Je suis actuellement en Allemagne, j’ai 24 ans, je suis facteur d’orgues et ébéniste. En 2009, je travaillais depuis cinq ans dans les restaurations d'orgues d'église. Je mentionne ces détails pour que vous compreniez ma démarche ; j'avais régulièrement des problèmes de maux de tête quotidiens et intenses, et une obstruction continue du nez et de la gorge, la gêne persistante, tous les traitements des différents médecins ou autres potions à base de plantes n'ont rien changé !!!
En automne 2008, je suis allée travailler sur un des plus sales orgues que j'avais rencontrés (en plein centre de paris, ça fait peur !), et le trop plein de poussière m'a rendue encore plus migraineuse, mes jambes ne me portaient plus, je ne tenais plus sur l'échelle...
Le médecin n'a pu que constater une sinusite aigüe ; les sinusites chroniques étaient déjà mon dada.
Au vu du métier auquel je me destinais, je suis allée rencontrer des spécialistes, faire des examens, sur l'ordre de mon médecin habituel...
L'ORL que j'ai vu m'a alors expliqué que tous ces problèmes avaient fini par enflammer mon nez, qu’il y avait de nombreux polypes présents à tous niveaux dans les sinus, et qu'il fallait une intervention chirurgicale pour en venir à bout. Il a ajouté qu'il pouvait aussi redresser ma cloison nasale par la même occasion : TURBINECTOMIE + SEPTOPLASTIE !!! Aujourd’hui, je sais que toutes les cloisons nasales sont déviées, la mienne y est encore, malgré l’opération, c’est dire ! Ca ne change rien au problème, mais j’aurais pu m’en passer.
L'opération a été une vraie épreuve (et pourtant, je supporte bien la douleur, et je suis plutôt courageuse !) ; elle s'est très bien déroulée, sous anesthésie générale, je suis sortie le lendemain, comme une fleur... Le lendemain soir, après être restée allongée toute la journée (j'avais des vertiges dès que je me levais), je suis rentrée de nouveau au service ORL par le biais des urgences ; ils m'ont remis sous perfusion, car les dosages étaient plus forts que ceux prescrits en gélules pour le post-opératoire.
Ils m'ont retiré les mèches dans le nez le lendemain, c'était affreusement douloureux, comme si on m'arrachait le cerveau par le nez (j'ai rencontré des gens qui l'ont vécu pareil ! je vous assure !), et je suis restée groggy dans mon lit pendant deux jours !
Le médecin a achevé son travail trois jours plus tard, en me retirant les "barettes" qui avaient été posées lors de la septoplastie ; saignements de nez ininterrompus pendant une heure (je voyais les autres patients défiler pour la même chose, deux minutes d'intervention seulement!).
Le médecin m'a donné une semaine d'arrêt, et j'étais replongée dans la poussière dès le lundi suivant ; c'était en mars, il y a maintenant un peu plus d'un an.
Depuis, je ne pars plus au travail sans quatre ou cinq mouchoirs papier dans la poche, j'ai des cachets de paracétamol que je prends par deux les matins (rien qu'en allant à la voiture, l'air frais et humide du matin me donne la migraine, très souvent).
Je suis très épuisée physiquement, à tel point que mes passions sont loin derrière (je ne vais plus danser la salsa en ville le soir, je ne vais plus jouer du piano, il faut que je traverse toute la ville le soir, après un journée de 9h ou 10h, alors que je suis jeune, et que j'ai déjà travaillé beaucoup plus dur, sans effort, c'était encore hier...)

Ca me déprime, je suis entourée de jeunes, et j'ai déjà l'impression d'être une mamie ; je ne supporte plus le bruit (je vais dormir dans ma voiture, certaines nuits), je perds l'odorat, je ne sens que les odeurs fortes (agréables ou désagréables, elles me génèrent aussi des maux de tête).
J'ai tiré un trait sur la course, ou le vélo, même la danse africaine, dont j'étais friande me provoque des douleurs intenses... Devrais-je faire le contraire, en me "droguant" à l'aspirine ?

Bizarrement, depuis ce moment-là, les effets secondaires des médicaments se déclarent chez moi, chose que je ne pouvais imaginer avant ! (notamment tous les corticoïdes)

Je pense changer de voie ou de métier, pour déjà me mettre à l'abri des poussières de bois génératrices de nombreux cancers des sinus chez les artisans du bois, mais ma vie me semble déjà beaucoup moins captivante, je n'ai que 24 ans, mais je me sens déjà engluée dans des problèmes qui ne risquaient pas d'être les miens, il y a quelques années.

Je ne m'amuse plus en boîte de nuit (ça me donne mal au crâne en deux heures de temps) ; les salles de concerts capitonnées font le même effet !!!

Jusqu'à présent, je mettais tout sur le compte de la poussière, à mon travail ; maintenant, j'ai de sérieux doutes, et le quotidien est usant. Je passe pour une frustrée, une dingue, une malade imaginaire aux yeux de mon entourage incompréhensif, car je vis entourée de vingt jeunes, qui ne comprennent pas ma différence, et ne sont pas respectueux du peu de tranquillité que je leur demande chaque soir...
J’ai passé un scanner ces derniers temps, et les médecins n’ont pu que constater que beaucoup de polypes avaient envahi mes sinus, et le seul signe d’une chirurgie détectée est un « vide » plus important dans la partie droite !
Est-ce que l’opération était indispensable ?
Giulia

Association SNVF 05 novembre 2018 13:30

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